L’Héritage de Zahiri Logbo Paul : Entre Destin et Mémoire

Pensées profondes et pensées pieuses pour le sommeil et l'âme de mon oncle Zahiri Logbo Paul. Il repose désormais dans la paix ventée de l'éternité depuis le 27 février 1954.
Cela fait 68 ans qu'il nous a quittés, et il aurait eu 91 ans cette année s'il était encore vivant. Je ne l'ai jamais connu, car je suis né exactement deux ans jour pour jour après son décès.
Le 20 février 1954 restera une date singulière : elle marque à la fois la naissance de son fils unique, Klebert Logbo, et l'accident de vélo qui lui aura été fatal. Apprenant la bonne nouvelle, il enfourcha son vélo, ivre de joie, pour se rendre à la maternité de Daloa, à 10 km de son village natal, Doboua, sur l’axe Man-Abidjan.
Après avoir tenu son enfant dans ses bras et accompli les formalités administratives, il reprit la route. Mais sur le chemin du retour, un destin tragique l’attendait. Dans une descente, il se retrouva nez à nez avec un autre cycliste remontant la côte. La collision fut terrible. Mon oncle fit une chute vertigineuse, dont il ne se remit jamais vraiment. Transporté au village, il s’éteignit dans la semaine qui suivit.
Ce fut un drame tragique pour la famille Zahiri, dont il était l’un des piliers. Sa disparition demeure l’un des événements les plus mystérieux de mon ascendance, suscitant maintes spéculations mystico-théologiques.
Mon père, Zahiri Nahounou André, aujourd’hui défunt, prit alors en charge son neveu Klebert, qu'il éleva comme son propre fils. Klebert, aujourd'hui retraité de la Fonction publique, est devenu père et grand-père d’une multitude, avec six enfants et de nombreux petits-enfants.
Par une injonction de ma tante Zahiri Zobôh, je reçus le nom de mon oncle, mais inversé : Logbo Zahiri Paul au lieu de Zahiri Logbo Paul. Toutefois, l'Administration française, trouvant cela illogique, revint à l’ordre initial, effaçant ainsi l’exigence de ma tante.
Éternels regrets, famille !
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